15 juillet 2025

Exposition Soulages -- au musée Fabre

L'exposition Soulages (nommée la rencontre) au musée Fabre de Montpellier est très bien. Elle a été mon premier contact avec l'oeuvre de ce peintre. J'ai mis des repros ci-dessous, pour mémoire, mais des tas de pixels pour représenter ces peintures, celles-ci en particulier, ça ne rend rien du tout. C'est d'ailleurs peut-être la première révélation de cette visite (évidente pour moi) : ces peintures ne peuvent se comprendre que lors d'une rencontre en présence, physique, avec les objets. Cadres, aplats de noir, coups de pinceaux, reflets du lumière sur la matière... 

Soulages a expérimenté toute sa vie avec la lumière, celle qui jaillit du blanc de la toile, celle des transparences à travers le broux de noix, celle entre les grilles de ces calligraphies de lettres qui n'existent pas. Pouvoir parcourir ce travail, ces recherches, est passionnant. Juqu'à cette découverte de la "la lumière secrète du noir", encore une très belle idée, très vraie.

J'ai été enfin touché par la découverte de la relation entre l'oeuvre et l'espace (les toiles suspendues, disposées dans des espaces plus grand), qui rejoignent ce que j'ai compris de l'oeuvre de Richard Serra à travers le chef d'oeuvre de Juan Tallon. (super bouquin que je n'ai pas chroniqué ici, tiens, dommage). Les oeuvres ne sont pas seulement des objets, mais des objets qui s'inscrivent dans un espace où entrent le regard et le corps du visiteur, de la visiteuse. Cette relation du corps à l'oeuvre me parle beaucoup.

Je l'ai découverte il y a des années avec le plaisir de rendre visite à certains de mes tableaux favoris (le concert champêtre, au Louvre, les pélerins d'Emmaus de Rembrandt... et plein d'autres). Quelque chose se passe, une émotion particulière, une joie, quand on entre en présence de ces oeuvres avec lesquelles notre coeur s'accorde.

L'exposition du musée Fabre (dont je livre donc quelques images ci-dessous) est très intelligente et très bien, rassemblant aussi bien un parcours thématique de l'oeuvre que d'autres oeuvres avec lesquelles PS est en dialogue (dont quelques oeuvres de femmes, oooh), et parmi ces quelques oeuvres, tiens tiens, les mêmes pélerins dont j'ai parlé plus haut, je vous le mets tout en bas.

Calligraphies zarbi - ça a fait écho pour moi avec les recherches d'Aberlour pour la bombe iconique


PS a été inspiré par l'art pariétal et les oeuvres préhistoriques en général, comme cette pierre gravée. Est-ce que ce lien entre préhistoires et art aux limites de la perception me fait kiffer et se relie pour moi aux délires lovecraftiens ? Je ne sais pas si je vous permet de le dire.

Un outrenoir avec des slashs de blanc et un de mes préférés.

L'exemple typique du tableau fait d'acrylique brillant qui ne rend, mais alors, pas du tout en repro, alors qu'il est trop bien en vrai.

Un Mondrian qui j'aime vraiment bien. Arbre vitrail de brume.

Des lumières bizarres passant à travers des colonnes noires. 

Un des tableaux de mon best of perso de le monde. Tout le doute et l'espérance et le secret et la lumière et l'évidence dans une seule image


14 juillet 2025

NOUT - luvan

NOUT s'écrit en majuscules (en tous cas, j'ai envie de l'écrire telle). luvan s'écrit en minuscules.


Ainsi, dans les milliers/millions d'années à venir, la Terre prendra des chemins étranges. Et la vie deviendra différente. Et la conscience, différente. La vie deviendra. Qui pourrait embrasser ce vertige, de la vie, de la chimie, de la conscience ? Des distances immenses, dans transformations lentes ou rapides, de la joie et des pulsations ? C'est une des forces de la littérature de science-fiction que de nous donner à saisir, à percevoir, les vertiges du temps. On appelle ça le sense of wonder. 

NOUT est un tissage de visions, de faits, des rêves, de vibrations. NOUT relie très haut, très loin. Ce livre nous rassemble, nous, les hominides, avec l'ensemble de la vie, de la Terre et plus large encore. Mais ce n'est pas un livre froid. 


Pour nous parler de cet avenir extra-ordinaire, luvan choisit une forme rare, en SF et en littérature en général, celle de la prophétie. L'avenir vient vers nous (comme ces gouttes sur l'arcane XVIII, la lune), une décoction nous parvient en vers, en conscience partagée avec ces êtres du futur, ces nous du futur, qui s'adressent à nous à travers une femme nommée
Francesca Caccini, musicienne et compositrice. Nos descendantes, qui ont hérité d'une bonne part de notre mémoire, utilisent toutes sortes de faits, de souvenirs, d'allusions culturelles ou mythologiques pour nous parler et communiquer avec nous. Je ne comprends pas tout, Francesca ne comprend pas tout, mais ce n'est pas grave, il faut se laisser aller, se laisser émerveiller. Lire luvan est une exploration.





12 juillet 2025

Bokshi - Bhargav Saikia

Vu au NIFFF en 2025

Une jeune femme bourgeoise indienne éduquée dans une école chic fait des rêves étranges qui la relient à une culture chamanique et à une forme de culte de la sorcière. Elle finit par se rapprocher de sa mystérieuse prof d'histoire qui, comme chaque année, organise une sortie de trekking scolaire dans les contreforts de l'Himalaya, pour se rendre à un lieux mystérieux, un bizarre nombril de la terre... What can go wrong ?




Ce film bancal et trop long a plein d'aspects cools. Notamment le goût très premier degré du récit. Le réalisateur y croit à fond et ça fait plaisir. Les décors sont super chouettes et surprenants pour nous Européens (maisons et boarding schools pour riches, montagnes et forêts), les acteurs sont très chouettes, les personnages plutôt intéressants, particulièrement l'héroïne, dont la relation à ses racines est tout à fait ambigue. J'ai eu aussi un vrai plaisir à entendre ce collage de langues, de l'anglais à l'hindi, au népalais jusqu'à la langue inventée des cultistes.

L'image est souvent aussi très chouette, notamment le jeu sur la couleur rouge.

Pour le reste, je trouve dommage la plongée finale dans la violence, qui ramène le récit dans un genre codé alors qu'on aurait pu se demander : quel avenir pour une femme initiée au culte d'une sombre déesse chthonienne ?

(cet article dit bien ce que je pense du film, avec plus de détails)

11 juillet 2025

Alpha - Julia Ducournau

Vu au NIFFF en 2025

On va commencer par l'évidence : Alpha n'est pas Titane. Titane est un film choquant et bouleversant qui m'a sécoué de bout en bout. Alpha est moins fort et moins fou. Ca n'en reste pas moins un film intéressant.





Alpha est un ado maghrébine forte en gueule, 13 ans, dans un collège assez moyen, qui déconne un peu. Sa mère est médecin, en un temps où se propage une épidémie flippante qui transforme les gens en statues de marbre. A cause d'un tatouage sauvage et d'une aiguille un peu crade, on se dit que, peut-être, elle est contaminée, et ça se sait au collège, ce qui ne lui rend pas la vie facile. Puis arrive l'oncle Amin, camé, qu'on doit accueillir dans l'appartement. "Ce n'est pas une faveur que nous lui faisons. C'est la famille."

Ce que ce film a de bien : son world building. Ville industrielle, grands ensembles, femme d'origine berbère qui se bat pour sa fille tout comme elle se bat contre la maladie, ambiance pré-téléphones portables, atmosphères étranges, sable rouge, vent, lumières bizarres. Nous l'avons vu en séance du soir et nous avons trippé.

Les acteurs sont super bien, très beaux, très intenses. La narration éclatée nous égare avant de trouver sa logique dans un récit familial touchant, avec presque une sorte de twist final. Certaines images sont incroyables (la lecture du prof d'anglais dans le noir, la scène de la piscine, la scène de l'échafaudage...)

Je lui reproche un truc assez important : à un moment, le récit de SF eighties-punk se révèle comme une allégorie tout à fait transparente d'autre chose de très clair et c'est dommage. Ca ne m'a pas empêché, deux jours après visionnage, de penser que j'ai beaucoup aimé.


10 juillet 2025

Reflet dans un diamant mort - Hélène Cattet et Bruno Forzani

Vu au NIFFF en 2025

Voilà un film super bizarre, très intéressant et auquel nous n'avons pas vraiment accroché.






Un ancien espion genre James Bond joué par (un/des) acteur(s) au vague air de Sean Connery se rappelle son passé dans un palace où il séjourne sur la côte d'Azur, notamment ses affrontements avec le boss du pétrole Zandt et avec le génie du mal Serpentik. On va parcourir la mémoire par associations visuelles, associations de lieu, de ce plutôt sale type.

Visuellement, en matière de montage, de création artistique, de création d'images, c'est dément. Le rythme est incroyable, comme une sorte d'impro jazz/funk déjantée, on enchaîne les images de palaces, de déco folles, de miroirs, de bastons, de torture, de violences, de mystères... Le jeu de références avec des trucs qui je connais et surtout des trucs que je connais mal est aussi assez fou. James Bond, bien sûr, mais aussi le cinéma d'exploitation italien, et les fumetti Neri (genre Diabolik) et les films d'arts martiaux et la mode des années 60 et sans doute un million de trucs...

Comme disent le gars et la fille derrière ce film (qui ont l'air trop cools), il est comme un diamant, avec mille facettes, mille choses à voir et à saisir. Et dans ce genre, c'est génial. Ca interroge aussi sur le masculinisme, la représentation des femmes dans ce genre de film, le virilisme des héros-qui-sauvent-le-monde, etc.

Mais mais mais à aucun moment je n'ai accroché à l'histoire. Le "héros" est un gros connard, encore moins attachant que Hubert de la Barthe OSS117 (qui a pour lui d'être une sorte de crétin magnifique). Ses aventures ne nous inspirent rien. On se fout un peu de ce qui arrive aux personnages, sauf peut-être un peu à la magnifique James Bond girl jouée par Céline Camara, incroyablement belle et classe.

Donc je suis ressorti à la fois excité par ce que j'avais vu et tout à fait froid. Ca m'a fait penser à Pulp Fiction (pour le côté collage de références, démontage narratif), avec la différence que dans Pulp Fiction je me rappelle avoir eu un certain attachement aux personnages, même si c'étaient des imbéciles.

Ca reste un film à voir quand même et je regarderai d'autres films des deux mêmes car Forzani et Cattet on un talent dingue. Une chose, peut-être, m'a séduit malgré tout : le jeu d'illusions et d'évanescences du personnage de Serpentik dont le masque ne cache jamais qu'un autre masque. J'ai retrouvé ce sentiment de fictions emboitées que j'associe à l'Italie, à la Commedia dell'Arte, aux premiers fumetti de Dylan Dog, au Dellamore Dellamorte... Un rêve à l'intérieur d'un rêve à l'intérieur d'un rêve.




09 juillet 2025

Touch me - Addisson Heimann

Vu au NIFFF en 2025

Deux colocs un peu nuls, jeunes et anxieux, super anxieux. Joey, c'est la fille. Elle a plein de traumas, est sexy as hell et vulgaire, n'a que des boulots de merde. Craig, c'est le mec, est super gay (mais célibataire), ses parents sont riches et payent pour toi (et pour Joey, mais ils ne le savent pas), il picole, vape, picole et a un streak de 1038 jours sur duolinguo en japonais. Ces deux-là, suite à une péripétie puante, se retrouvent invités de Brian, qui ressemble à un Jésus américain (cheveux longs, barbe douce, regard bienveillant) mais qui est (serait) un alien dont le toucher dissipe toutes les anxiétés, et qui est un super bon coup, notamment grâce à ses tentacules qui... et qui... (la sex tape de Joey avec lui est qualifiée de carrément hentai par Joey). Brian a apporté des arbres qui font de la lumière absorbent le CO2, parce qu'il est vraiment préoccupé par le changement climatique. Vraiment ?


Ce pitch a l'air très nawak (il l'est) et le film est vraiment très fun, plein de surprises visuelles, de scènes de drogue et de sexe un peu jetées, de dialogues très drôles (alors vraiment plein), de tendresse et de cruauté pour ses deux jeunes héros 
narcissiques et bourrés d'angoisse. J'ai beaucoup ri et beaucoup aimé.






08 juillet 2025

Rêver et faire rêver - Nicolas Fructus

Ce texte a été écrit par Nicolas Fructus, en réaction/réponse au texte du billet précédent.

Des sources

J’ai lu Leiber, pas tout Lankhmar, mais pas loin, je pense. Cela fait bien 30 ans, et un peu comme précédemment avec Lovecraft sur lequel j’ai travaillé, je suis euphorique quant aux inspirations oniriques que ces textes m’ont apporté, mais pour être honnête, je ne m’en souviens plus. J’adore, mais ce sont des visions ouatées, un peu évanescentes, j’ai des bribes d’histoires, mais les ambiances et les enjeux sont là, en moi. J’ai vécu avec le Souricier Gris et son compère musclé, comme j’ai pu arpenter les Contrées du rêve, sans me souvenir du nom des routes.

Avant de commencer à travailler sur des images, je relis les inspirateurs. En même temps, ce n’est que du plaisir. Donc je relis Leiber pendant Noon, juste pour me faire engloutir par la vague des visions qui portaient Laure & Laurent au cours de leur écriture.

À la première lecture de Noon, je retrouve chez Laure & Laurent ce contrepied permanent entre imbroglios, quiproquos, situations cocasses, et le sérieux de la trame, l’importance du sujet traîté, le sérieux avec lequel on regarde le dysfonctionnement du monde. Comme chez Leiber. Et surtout, la cité est un acteur à part entière. Encore plus chez LLK que Leiber, après trois tomes de Noon. Leiber ne cherche d’ailleurs pas toujours à ce que sa cité soit très rationnelle. Elle est une scène de théâtre où les panneaux de bois vous font passer des toits de Lankhmar aux tunnels de la Guilde des voleurs. Mais ces lieux nous restent, en persistance rétinienne. Ce n’est pas pour rien que ce corpus est souvent cité comme exemple. Et quand on y regarde de plus près, ce ne sont pas tant les descriptions, les paysages, mais plutôt la façon dont les protagonistes vivent leurs tribulations urbaines qui finissent par décrire l’ambiance, le quartier, les enjeux. Chez Laure & Laurent, même si vous avez l’impression que les éléments surgissent au gré de leur création, il y a un arc, une structure, là-haut, tout là-haut, qui ne se dévoile que par touches. Et en bons démiurges, ils ont les clefs du temple Noon.

Faire un livre illustré

Enfin, d’un point de vue purement technique, je savais qu’il fallait ne pas faire trop d’illustrations (protocole vite transgressé dès le tome 2, pour ne pas dire violenté dans le tome 3), essayer de respecter une ventilation à peu près correcte dans le rapport texte/images sur l’ensemble des ouvrages. Mais le point le plus important à mes yeux et qui était aussi la motivation d’Olivier Girard, l’éditeur, c’est de pouvoir dire : «  voici une première édition d’un auteur dans lequel il y a des images. Ces images ne sont pas là pour agrémenter une lecture qui serait moins drôle sans, elles ne sont pas une olive dans le cocktail. C’est la première édition, l’édition courante, où les dessins amènent une immersion supplémentaire, qui font que le livre devient un objet unique en soi. Pas en tant que livre de L.L. Kloetzer, ou de Nicolas Fructus. En tant que ce livre-là. Et ce livre n’est pas une relique intouchable cachée dans une bibliothèque d’incunables que même le regard abime. Ce doit être le livre courant dans votre bibliothèque habituelle, celle où par accident tout un chacun vient piocher et doit se dire : tiens, c’est étrange, ce Noon, il y a plein d’images… »

Nicolas Fructus, dans les contrées du rêve

Dans les contrées du rêve, de Lovecraft


Illustrer Noon

Ainsi dans Noon, l’exercice d’illustration est compliqué. Les « visions » illustrables ne cessent de se succéder, il est déjà peu évident de tailler dans le lard pour n’en extraire que quelques-unes. En plus des lieux dont la simple désignation apporte plus qu’une longue description, chaque scène avec les protagonistes donne envie de les saisir sur le vif. Et puis il y a les éléments de l’histoire totale, ces traces, ces signes que l’on retrouve d’un livre à l’autre, ce sentiment qu’une chose anodine posée là dans un coin de la ville sera peut-être l’élément central d’une quête future (souvent, Yors ou Noon ont déjà jeté un regard en coin, un je-ne-sais-quoi de : « ça me dit quelque chose » dans le futur…). Alors à dessiner tous ces éléments, c’est un brin angoissant. J’ai vite compris en lisant Laure & Laurent que tout était expliqué, ou se déduisait implicitement.

J’ai ressenti le besoin impérieux d’affiner au fil des tomes (n’y voyez pas de référence alpestre), par le dessin, les codes qui étaient transmis par l’écriture. Par exemple quand Noon plonge dans ce qui semble être un monde alternatif, les images basculent en négatif. L’image doit avoir une lisibilité moins évidente, comme dans la réalité du lecteur issu de son monde physique qui est plongé dans une vision parallèle. Ou là dans le texte, un bâtiment dont on ne sait pourquoi il a été dessiné, sinon qu’il s’effondrera 30 pages plus loin. Ou la narration en cases panoramiques des tribulations de Noon et Yors au-delà de la ville. Dans ce cas précis, ce n’est pas un effet de style. Il n’y a aucun moyen d’illustrer ce passage comme j’ai illustré le reste des ouvrages. Ce sont des suites de descriptions lapidaires de lieux, et d’actions résumées. Il ne faut laisser qu’une impression fugace de ces moments, et surtout pouvoir en réaliser plusieurs. Alors plutôt que de faire Une illustration d’un moment, il valait mieux faire dix bandeaux, petites respirations graphiques dans les tribulations de Yors et Noon. Et le procédé fonctionne aussi (je l’espère) vers la fin du tome 3, mais à cet endroit, pour « ralentir » la lecture, d’une certaine manière. Le texte est d’une telle concision que je voyais plus d’images qu’il n’y avait de texte dans l’aboutissement du chapitre. Et quelque part, les dessins « ralentissent » le temps de lecture en obligeant le lecteur à passer d’une ligne d’écriture à une image ; et à ce moment précis de l’ouvrage, la résolution de l’histoire est tellement importante que j’espère contribuer à cet instant abrupt et juste de l'écriture, dans lequel on peut rester quelques secondes de plus à cause des images.

Les demeures du crépuscule, dans le désert des cieux

Enfin, si j’ai réussi par quelques images à vous faire rêver, ou plutôt à donner du corps à un monde qui n’existe pas, c’est d’abord parce que Laure & Laurent m’ont fait croire que ça existait. Et ils m’ont fait rêver.

 NF