Je me suis intéressé à Fred Vargas en 2005 parce que je prenais souvent le train pour aller travailler en province et parce qu'on trouve tous ces livres dans les Relais H.
J'ai lu pars vite et reviens tard, coule la Seine, l'homme aux cercles bleus et un autre je crois dont j'ai perdu le nom.
J'ai oublié la plupart des intrigues, mais que je peux décrire globalement ainsi:
- des choses bizarres se produisent à Paris (Fred Vargas est très parisienne)
- des gens sont tués
- le commissaire Adamsberg est sensé enquêter mais en fait il se promène, discute avec des inconnus, pense à sa vie amoureuse
- la tension monte
- le commissaire commence à s'intéresser au problème
- un orage éclate. Adamsberg va se promener au bord de la Seine. Il pense à un truc, juste comme ça, et résoud l'énigme.
Je trouve que Vargas a un sens aigu des personnages, tous plus barrés les uns que les autres, à la fois extravagants et vrais (elle sait poser un regard personnel sur les gens, avec un sens du détail bizarre - toute personne regardée d'assez près peut passer pour folle).
Elle a aussi un certain sens des situations tordues. Mais Adamsberg est le personnage d'enquêteur le moins sérieux du monde (il vague, il flanne, et pouf, soudain, il comprend tout) et je trouve les romans de Vargas affreusement parisiens (dans le sens "rien n'existe que Paris"), faisant de Paris un décor aussi imaginaire que celui d'Amélie Poulain (d'un genre un peu différent, certes, tout peuplé de criminels byzantins).
J'avoue qu'en matière de roman policier parisien, les aventures de Nestor Burma me séduisent plus. Je préfère le roman noir réaliste au whodunnit sophistiqué et rigolo. Vargas, c'est un peu une mousse mangue/framboise dans une pâtisserie : sucré, au parfum délicieux, pas nourrissant pour un sou. Finalement, je me suis trouvé de meilleures lectures de train.
Merci pour cet écho, j'ai du mal à saisir le buzz Fred Vargas en ayant lu un seul (et mauvais) roman.
RépondreSupprimerC'est un peu la Guillaume Musso ou la Marc Levy du polar, finalement.
Ah non, quand même pas !
RépondreSupprimerLes livres de Fred Vargas sont écrits, eux, par quelqu'un qui a autre chose que son chiffre d'affaires en tête. Je ne dis pas que c'est nul, je dis que ce n'est pas très nourrissant... Après ça, il y a de bons persos, de bonnes situations, des dialogues amusants... bref, beaucoup de choses qu'on ne trouve pas dans un livre de Guillaume Musso.
J'ai lu un Musso il n'y a pas longtemps et j'ai été impressionné... C'est abyssal. Je préfèrerais encore lire une saga de fantasy en 28 tomes !
Si j'ai le courage, je chroniquerai le Musso ici, mais en vérité je n'ose pas...
Ah... ces chapitres courts et "nerveux"
Ah... ces enchainements de clichés... (je ne pensais pas que c'était possible de mettre autant de clichés dans un livre, mais Musso arrive toujours a trouver le cliché correspondant à chaque situation, c'est un talent)
Ah... ce sentimentalisme calculé...
Ce qui est affreux, avec Musso, c'est que c'est "calculé pour vendre et faire un film"
Je crois que la machine à faire des romans décrite par Orwell dans 1984 existe, elle s'appelle G.M.
Lisez Fred Vargas, tout n'est pas bon mais au moins c'est amusant et c'est un écrivain!
Vade retro Musso !
Je n'ai pas trouvé le courage de lire un Musso, mais à l'entendre en entrevue à la radio, c'est clairement pas ma littérature. Il impressionne peut être les lectrices de Femmes Actuelles qui sont amoureuses de l'amour.
RépondreSupprimerJe rectifie donc.
Fred Vargas est finalement la Fred Vargas du polar.
"Ceux qui vont mourir" m'avait laissée perplexe, je n'avais clairement pas accroché. Par contre j'ai un très bon souvenir de "Pars vite et reviens tard". Mais contrairement à toi, j'ai moins été marquée par des personnages ou des dialogues que par l'intrigue et la situation de départ. J'aimais le côté assez improbable de tout ça : ce personnage qui joue les "crieurs", les références à la peste, etc. Sans être aussi enthousiaste que certains, je l'avais trouvé particulièrement bien foutu. Classique, mais avec un petit quelque chose en plus qui reste en mémoire.
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