C'est un des indices qui disent que l'automne est proche, le cirque Knie revient vers la Suisse romande (autres indices : le retour des courges et des vacherins Mont d'Or). Pour rappel, Knie c'est le grand cirque de Suisse, pro, bien réglé, quasiment la sortie familiale obligée. La grande question chaque année c'est toujours de savoir s'ils parviendront à dépasser le côté show bien huilé pour trouver de l'émotion et de l'âme. 2015 est pour ça une année moyenne (contrairement à 2013, par exemple). Le numéro de jonglage était réussi, mais très mécanique. Le numéro de portés et de main à main techniquement impeccable, mais d'assez mauvais goût quant aux tenues des artistes (je suis pourtant assez tolérant à la paillette et aux déshabillés). Le clown était Rob Torres, que nous avions déjà vu il y a quelque temps et qui a refait des numéros (très chouettes) que nous connaissions déjà.
Il y a eu une curieuse démonstration de dressage en réponse aux accusations des associations de défense des animaux.
Restent trois moments magnifiques, qui justifient à eux seuls le prix des places. D'abord, un numéro de barre russe, cette sorte de poutre élastique portée à l'épaule par deux costauds, de laquelle une ravissante demoiselle aux longues jambes s'envole et tourbillonne (Trio Stoian). Puis un numéro de chevaux extraordinaire, qui commence avec douze chevaux noirs et blancs formant un carrousel autour de Maycol Errani, auquel se rajoutent bientôt d'autres chevaux jusqu'à remplir toute la piste, le numéro se finissant sur une image merveilleuse, de la grande classe et le rappel de ce fait que j'aime bien : ces grandes familles de cirque sont surtout des familles d'écuyers.
Enfin, la troupe Sokolov (en clôture) monte un numéro de bascule (avec échasses !) dans un esprit XVIIIème siècle punk, façon Amadeus survolté. Très, très, très fort et incroyablement bien mis en scène.
(à noter cette année une affiche magnifique)
Photos presse Knie.