11 août 2021

Tableaux (Berlin, #1)

Honnêtement, je n'ai pas une très grande culture graphique, et aucune formation autre que quelques conférences suivies au Louvre en matière d'histoire de l'art. Mais comme je suis un bourgeois, quand je visite une grande ville je vais dans les musées, pinacothèques officielles, etc, pour voir des vieux tableaux.

Ca nous a pris un peu de temps (à Cecci et à moi) pour apprendre à aimer ça. Ressentir l'émotion particulière en face d'un original vieux de cinquante ans ou de cinq siècles. Visiter un tableau que nous aimons comme on visite un vieil ami. Retrouver une émotion face à lui, le temps de quelques minutes, émotion dont la contemplation d'une reproduction est un écho (agréable), jamais aussi fort que de se retrouver face à l'image originale, avec ses couleurs altérées par le temps, ses retouches, ses restaurations.

Nous sommes allés à Berlin en famille cet été, et j'ai envie de dire quelques mots de tableaux que nous avons vus en visitant l'alte Nationalgalerie et la Gemäldegalerie.

Ce temple grec, c'est l'alte Nationalgalerie
Ce temple grec, c'est l'alte Nationalgalerie


Et ce truc moche, c'est le Kulturforum où se cache la Gemäldegalerie



On va commencer par notre plus grande découverte, la peinture de Caspar David Friedrich. Début du 19ème siècle, romantisme à fond. Des ciels immenses, des personnages qui ne sont parfois que des ombres et qui ne font rien d'autre que regarder, et attendre (contrairement aux Hollandais de type Van Goyen qui font des ciels magnifiques sous lesquels les hommes s'activent et travaillent). Le paysage devient une étrange projection psychique. (cliquez pour agrandir les reproductions).
J'aime les mystères, et ces tableaux en sont pleins.


Les bateaux reviennent. Qui attendent-elles ? Sont-elles soeurs ? Qui est l'homme, derrière ?

Un tableau très grand, ont le peintre a enlevé presque tous les éléments. Pas de navire. Pas d'astre dans le ciel. Pas de maison. Aucune trace d'activité humaine. Juste un homme, un moine, contemplant le vide.

Celui-ci se mérite. De loin, on n'a que des ombres et un ciel pâle, des arbres torturés. Puis on entre dedans, on trouve les moines, le Christ sous la porte, les tombes. Que viennent-ils faire sous ses ruines ?


Et puisqu'on est dans le même musée, j'ai enfin pu voir un tableau que je cherchais à rencontrer depuis longtemps, l'île des morts, de Böcklin, dans sa troisième version (défi personnel: en voir au moins une autre, celle de Bâle, par exemple. Et lire enfin le roman de Zelazny du même titre).

Un tableau pour rôlistes. Etrange, symbolique, magique. Une porte vers ailleurs, vers autre chose.


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