06 décembre 2022

Les passagers du vent -- François Bourgeon

Petite rétrospective les passagers du vent de François Bourgeon. Un classique de la bédé franco belge des années 80, époque "Vécu". Pour ceux qui n'auraient jamais lu cette série, les cinq premiers tomes sont des histoires de mer à la fin du 18ème siècle, de bateaux et de traite négrière, avec au centre une jeune femme intrépide, Isa, qui a quelques caractéristiques héroïques (elle tire super bien au fusil et n'a peur de rien, ou presque) et qui pour le reste se prend la société de l'époque dans la gueule.

J'aime croire aux univers des histoires que je lis, et c'est pour ça que j'aime la plupart des histoires de François Bourgeon. Il y a mille détails qui font vrai, le dessin est très précis, les lieux et les situations sont crédibles. De l'aventure ! Du grand voyage ! J'aime beaucoup.

Des années 80 et de la bédé "pour adultes" de l'époque, les albums gardent un traitement assez direct de la sexualité et un plaisir à dessiner de belles jeunes femmes surprises dans leur intimité. Une amie, il y a longtemps, surnommait Bourgeon "le roi du T-shirt mouillé" et ce n'est pas faux. Ca ne gâche pas l'histoire ni l'immersion, ni le fait que l'héroïne est un vrai personnage actif, mais je ne sais pas comment on relit cela dans les sensibilités actuelles.





Après, par souci de complétude, j'ai emprunté à la bibliothèque les deux tomes de "la suite", la petite fille Bois Caïman, qui raconte en flashback la fin de la vie d'Isa. J'avais oublié que je les avais déjà lus. J'avais oublié que j'en avais dit que le dessin était top, la doc, super, et l'histoire absente. Et bien je suis toujours d'accord avec le moi de 2010. C'est beau à regarder, on y croit, il y a toujours de belles femmes pas toujours très habillées (mais moins), et la meilleure partie de l'histoire aurait pu être racontée en dix planches par le Bourgeon des années 80, au lieu de 120 planches comme celui des années 2000.


Et, par souci de complétude complète, parce que je vais au bout des choses, j'ai lu Le sang des cerises (oh, ce titre...), qui se relie par un jeu d'hérédité à Isa des années 1780 et met en scène, à Paris en 1900, des souvenirs de la commune. Le dessin est toujours bien, les femmes toujours belles, la documentation écrase tout, le name dropping de personnages historiques est insupportable et l'envie d'avoir son étiquette "je suis de gauche, je parle de la Commune, mais sans en parler, mais en en parlant" est vraiment embarrassante. Ah oui, et il s'y passe encore moins de trucs que dans la petite fille...


Tiens, un jour, je publierai ici un billet sur la SF du même Bourgeon (spoiler: j'aime beaucoup aussi)



1 commentaire:

  1. Vous ne précisez pas si vous avez aussi bien lu le second tome du Temps des cerises (qui venait de paraître quelques jours avant votre chronique...).
    Je suppose que par "SF", vous entendez le Cycle de Cyann? Encore une héroïne qui n'a pas froid aux yeux... et des univers très différents d'un tome à l'autre!
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

    RépondreSupprimer