Nous avions apprécié, sans être enthousiasmé, la deuxième enquête de Lord Peter. Le troisième roman de la série, Arrêt du cœur, est, quant à lui, tout à fait remarquable. Il commence toutefois très doucement, par une conversation dans un restaurant avec un jeune médecin qui a des doutes sur le décès d’une de ses patientes, atteinte du cancer, mais morte soudainement quelques mois avant la date attendue. Et Lord Peter de s’intéresser à cette non-affaire, à tenter de voir le crime là où il n’est sans doute pas, et de théoriser sur tous ces meurtres parfaits, parfaits parce que réussis et jamais remarqués par la police. Cet assassinat parfait est le défi littéraire de ce roman, dont l’intrigue, d’abord simple, autour d’une vieille femme dans une petite ville de province, ne cesse de se complexifier, de gagner en suspense et en mystère.
En plus de l’intrigue, le roman est remarquable par sa peinture de mœurs : notaires, vieux ecclésiastiques, femmes célibataires qui gâchent leur intelligence, domestiques plus ou moins rusés… Miss Alexandra Climpson, assistante de Lord Peter pour cette aventure, lui donne beaucoup de sa saveur. Les bonnes scènes sont nombreuses, depuis la tentative malheureuse et dangereuse de séduction de Lord Peter, en passant par la visite du notaire à la patiente mourante dans la maison vide, où la scène de la découverte du cadavre sur la plage, la meilleure étant celle où, à partir d’un papier allusif contenant les notes préparées pour une confession, Ms Climpson parvient à… (chut).
Enfin, j’ai été touché par la peinture très discrète et émouvante des deux couples de femmes qui structurent l’intrigue.
Le charme que je trouve aux aventures de Lord Peter tient, je crois, au passage dans un cadre réaliste, souvent cruel, d’un prince charmant de conte de fées, léger, joyeux et drôle. Ça donne envie d’en lire d’autres.
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