01 février 2017

Les faux monnayeurs – André Gide

Si vous ne connaissez pas déjà les intéressantes petites vidéos de lectures de l'ami J.P. Depotte, je vous invite à les découvrir : en une douzaine de minutes, il y résume, commente et analyse, avec un bonheur communicatif, des classiques de la littérature, qu'on soit dans le genre ou dans la littérature blanche la plus balisée.
C'est ainsi qu'après l'avoir écouté, sur un coup de tête, je me suis procuré ces faux monnayeurs, d'André Gide, auteur que je crois n'avoir jamais lu.
Soyons clairs : il s'agit de littérature française contemporaine. Ca se passe à Paris dans de beaux appartements haussmanniens, des lycées chics et une station alpestre suisse ; les personnages sont des jeunes bourgeois, des notables ou des écrivains qui aiment bien se prendre la tête; il y est pas mal question de sexe, et particulièrement d'homosexualité; tout ceci fait un paquet de raisons pour que le roman ne m'intéresse pas.
Mais en vérité, le sujet du roman n'a pas tant d'importance, parce que les faux monnayeurs est avant tout un roman sur le roman, sur la relation entre la vie et le roman, sur le naturalisme et sur le rêve, sur les histoires où on voit l'écrivain raconter l'histoire, se cacher derrière des masques et apparaître au coin d'une scène, où le je n'est pas toujours celui qu'on pense. C'est très français, très parisien et incroyablement intelligent. Pour peu qu'on accepte de se prêter au jeu littéraire, on ressentira à cette lecture d'étonnants vertiges.


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