08 février 2017

Le grand sommeil – Raymond Chandler

Philip Marlowe est un grand gaillard costaud, cynique et mariolle, détective privé à Los Angeles à la fin des années 30. Le général Sternwoord, mourant l’embauche pour qu’il mette fin au chantage qu’un drôle de librairie exerce sur une de ses filles. Le général a deux filles, Carmen est une marie-couche-toi-là assez désaxée, Vivian a un tempérament de feu, un caractère de chien et une propension à jouer excessivement à la roulette et à épouser des gangsters.
Bref, c’est du roman noir caricatural. Pour une bonne raison: Chandler fait partie de ceux qui ont inventé le genre, celui du récit ou un costaud à chapeau de feutre et au grand coeur mène une enquête tordue, prend des coups, collectionne les cadavres, fréquente des femmes fatales. 
En vérité, le grand sommeil est un super bon roman. C’est dense comme un café noir, l’intrigue est tordue à souhait mais bien arrangée : c’est aussi un vrai polar, on a envie d’en savoir plus, tout le temps. Marlowe est un beau personnage entre cynisme et mélancolie. Et, pour ne rien gâcher, la version française est signée Boris Vian aka Vernon Sullivan, qui produira lui-même ses propres romans noirs, bien plus violents, quelques années plus tard.
Un autre point qui m’intéresse: les parentés de ton entre ce roman et les Nestor Burma de Léo Malet sont très nombreuses. Burma est vraiment la version française de Marlowe, écho plutôt que clone. Malet avait-il lu Chandler ? (le grand sommeil : 1939, mais la traduction est venue plus tard. 120 rue de la gare, première apparition de Nestor Burma: 1942. Qu’en dire ?) 
Ha, j'oubliais: cette lecture me vient aussi du blog vidéo de M. Depotte. Merci à lui !

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