17 décembre 2018

Lire Hildegarde – Coda

Il neige encore sur Sponheim

Quelques mots encore sur ce livre, avant de le ranger dans la bibliothèque.

Hildegarde n'est pas un roman historique, dans le sens où il ne cherche pas à inscrire une intrigue romanesque dans un cadre minutieusement reconstitué. Le cadre est lâche et large, il traverse les siècles et les niveaux de réalité de la même façon que les nouvelles sur Yirminadingrad travaillent leur objet. Léo Henry nous livre un pur roman d'imaginaire et d'imagination, une fantasy en neuf tomes, avec ses noms imprononçables, sa géographie mystérieuse, ses quêtes magiques ou intérieures. Les sources d'inspiration des romans d'imaginaire fantastique vont souvent chercher dans les racines de notre culture: mythologie nordiques, germaniques ou bien grecques. Hildegarde plonge dans l'imaginaire chrétien: martyrologies, croisades, récits de chevalerie, rêves d'un monde ordonné par le ciel et la magie (voir le merveilleux lapidaire, au milieu du livre). Cette lecture était une relecture, qui m'a permis de comprendre un des fils qui relie ces neuf livres faussement disparates : la viridité (ce mot d'Hildegarde elle-même) : cette force de vie qui fait jaillir du sol les végétaux, battre le cœur des animaux et jette les hommes sur les routes de la guerre ou de la sainteté. Hildegarde est un livre imprégné de vie.
Apocalypse finale (au sens de la révélation, bien sûr) : Léo Henry est un ami. Aurais-je lu le livre de cette manière si je ne l'avais pas connu ? Bien sûr que non. Un gros bouquin vert médiévalisant sur une sainte appréciée des amateurs de new age m'aurait sans doute un peu rebuté. J'aurais eu tort. Mais peut-être, dans ce monde uchronique où nous ne nous serions pas rencontrés, aurais-je été intrigué par le fait qu'un auteur dans la lignée de Borges ou de Volodine se lance, à la Volte, dans un livre "historique" sur le moyen âge. Alors, dans cet autre monde, j'aurais ouvert le livre, aurais froncé les sourcils en découvrant la légende de Sainte Ursule et j'aurais été pris.

K
APH
D


 Ce billet est le dernier d'une série consacrée au roman Hildegarde, de Léo Henry.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire